En France, plus de 55 000 deux-roues motorisés disparaissent chaque année, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Certaines marques concentrent à elles seules la majorité des déclarations de vol enregistrées par les assureurs.
Les statistiques font apparaître des écarts significatifs entre les modèles, indépendamment de leur popularité ou de leur prix d’achat. Plusieurs facteurs techniques et organisationnels expliquent cette concentration des vols sur quelques constructeurs bien identifiés.
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Le vol de motos en France : un phénomène en hausse qui inquiète
La tendance ne faiblit pas : depuis janvier 2024, les vols de motos et de scooters repartent à la hausse à travers l’Hexagone. Près de 48 000 deux-roues se sont évaporés, un record qui ne laisse personne indifférent. Les grandes villes paient le prix fort : Paris, Lyon, Marseille trustent le podium des lieux les plus touchés, et l’Île-de-France concentre à elle seule 59 % des vols recensés. PACA, Auvergne-Rhône-Alpes suivent, mais restent loin derrière.
Le profil des victimes change peu : le motard citadin a toujours la cible dans le dos. Les voleurs, eux, peaufinent leurs méthodes, n’hésitant plus à frapper en pleine journée, parfois sous les yeux de témoins impuissants. Les données ONDRP et Argos sont sans appel : chaque année, 43 motos sur 1000 et 52 scooters sur 1000 disparaissent, la plupart pour ne jamais revenir. Seules 27 % des motos volées sont retrouvées, généralement abîmées, parfois irrécupérables.
Policiers et gendarmes s’activent, mais le phénomène prend de l’ampleur. Les réseaux spécialisés ciblent sans relâche les modèles les plus demandés pour leurs pièces ou pour l’export, alimentant un marché parallèle bien rodé. La cartographie des vols évolue : la Bretagne, les Pays de la Loire, longtemps épargnés, voient désormais les vols progresser.
Chaque mois, l’actualité moto s’empare d’affaires retentissantes, parfois relayées dans la presse grand public. L’inquiétude gagne du terrain : posséder un deux-roues en ville, c’est désormais accepter un risque permanent, même dans les parkings surveillés. Le stationnement sur la voie publique vire à la loterie, et la méfiance s’installe.
Quelles sont les marques et modèles les plus ciblés en 2024 ?
La préférence des voleurs se confirme : ils visent d’abord les modèles les plus courus sur le marché d’occasion ou ceux dont les pièces se revendent bien. D’après les derniers chiffres, Yamaha, BMW et Honda dominent largement le classement des marques de motos les plus volées en France cette année. Leur popularité attire logiquement les convoitises des filières organisées.
Chez BMW, les modèles phares comme la R1250GS, la R1250RT ou encore la S1000RR font partie des cibles favorites. Côté Yamaha, impossible d’ignorer la Tracer 7, la Tracer 9 GT, la MT-09 ou la Ténéré 700. Les sportives japonaises, à l’image de la Yamaha MT-07 ou de la Honda CBR, attisent elles aussi les appétits. KTM n’est pas en reste : la Duke 125 figure elle aussi tout en haut de la liste.
Pour les scooters, le Yamaha TMAX reste indétrônable, cible numéro un des voleurs depuis plus d’une décennie. Il précède le Honda PCX 125, le Honda X-ADV 750, le Piaggio Liberty 125 et la Vespa 125. Les Yamaha X-MAX 125 et 300, le Honda Forza 125 et le Piaggio MP3 LT 500 complètent ce triste tableau.
Voici les modèles les plus régulièrement visés par les voleurs ces derniers mois :
- Motos les plus volées : BMW R1250GS, Yamaha Tracer 7, Yamaha MT-09, KTM Duke 125
- Scooters les plus volés : Yamaha TMAX, Honda PCX 125, Piaggio Liberty 125
La demande persistante pour certaines références, couplée à la rareté de quelques modèles, entretient ce palmarès. Les réseaux s’adaptent, la surveillance s’intensifie, mais les mêmes modèles continuent d’être en ligne de mire.
Facteurs de risque : pourquoi certaines motos attirent-elles davantage les voleurs ?
Certains deux-roues cumulent les caractéristiques qui séduisent les voleurs. D’abord, leur valeur de revente : une Yamaha TMAX, une BMW GS ou une Honda PCX trouvent vite preneur, que ce soit entières ou en pièces détachées sur le marché parallèle. Leur cote élevée et leur réputation parmi les motards ne font qu’augmenter la pression.
Autre élément déterminant : la facilité de dérober ces véhicules. Absence d’antivol performant, stationnement trop exposé, vigilance en berne : il n’en faut pas plus pour attirer l’attention. Les méthodes varient,enlèvement par fourgon, démarrage sans clé, vol « d’emprunt », ou encore vol sur commande. Le type même du véhicule joue : scooters agiles, motos sportives ou utilitaires récentes, chacun présente ses propres faiblesses.
L’environnement urbain pèse lourd. Dans des métropoles comme Paris, Lyon ou Marseille, les vols se multiplient, portés par l’anonymat, la densité et la rapidité d’exécution. L’abondance de cibles et le stationnement de nuit facilitent la tâche des réseaux.
Certains modèles modifiés ou très bruyants attirent plus facilement l’attention des forces de l’ordre après le vol, ce qui peut freiner les voleurs. Mais tant que le modèle se revend bien, l’attractivité reste intacte. Le palmarès ne doit rien au hasard : ce sont les critères du marché et les failles techniques qui dictent les choix.
Des solutions concrètes pour renforcer la sécurité de votre deux-roues
Face à la flambée des vols, notamment en Île-de-France où six deux-roues sur dix disparaissent, il devient indispensable de renforcer la protection de sa moto ou de son scooter. Les modèles BMW, Yamaha, Honda ou Piaggio, ainsi que les scooters TMAX et PCX, restent très exposés. Pour limiter ce risque, mieux vaut cumuler les dispositifs de sécurité.
Voici des mesures concrètes à mettre en œuvre pour compliquer le travail des voleurs :
- Antivols homologués : l’antivol en U et la chaîne certifiée SRA ou NF s’imposent comme des références. Ajoutez un antivol de disque pour les arrêts courts : ce duo décourage bon nombre de tentatives. Une alarme bien réglée peut surprendre, et le bloque-guidon renforce encore la résistance.
- Traceur GPS : un traceur connecté, comme le Tecno Globe Sentinelle, permet d’être alerté au moindre mouvement suspect et de localiser précisément le deux-roues. Certains modèles intègrent la vidéo ou un détecteur de chute pour maximiser la surveillance.
- Marquage antivol : le système Datatag grave de manière invisible votre moto dans une base nationale. Cette opération complique la revente et décourage les filières organisées. De plus, le marquage séduit les assureurs, qui exigent souvent sa mise en place pour leur garantie vol.
- Assurance adaptée : vérifiez que votre contrat prévoit l’utilisation de dispositifs reconnus. Certaines compagnies, comme Leocare ou la Mutuelle des Motards, proposent des formules spécifiques, conditionnées à la présence d’un antivol ou d’un traceur GPS.
Stationner dans un parking privé ou un espace surveillé, dès que possible, reste un réflexe payant. C’est l’accumulation des précautions et des équipements qui fait la différence et réduit le risque de voir sa moto disparaître du jour au lendemain.


