Les ventes de véhicules diesel neufs ont chuté de plus de 70 % en France depuis 2012, alors que la part de marché dépassait autrefois 70 %. Les restrictions d’accès dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE) s’appliquent déjà à certains modèles, et les annonces gouvernementales prévoient leur interdiction progressive dans les grandes agglomérations.
Les moteurs diesel restent pourtant majoritaires sur le parc automobile français, notamment sur les véhicules utilitaires et les longues distances. Les récentes normes Euro 6d-Temp et la baisse de consommation continuent d’alimenter le débat sur leur maintien.
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Le diesel en France : état des lieux et évolutions récentes
Le diesel a longtemps régné sans partage sur les routes françaises. Mais ce temps-là s’éloigne, et la chute est vertigineuse. En 2012, près des trois quarts des immatriculations neuves roulaient au gazole. Aujourd’hui, ce chiffre ne dépasse même plus 15 %. Les raisons sautent aux yeux : normes environnementales renforcées, carburant devenu cher, accès limité dans les centres urbains, et une transition énergétique qui ne laisse aucune place à l’immobilisme.
Le différentiel de prix entre diesel et essence se réduit à peau de chagrin. Là où le gazole séduisait par son avantage tarifaire, il dépasse désormais régulièrement le sans-plomb à la pompe. Les politiques fiscales évoluent, le contexte suit. Paris et d’autres grandes villes affichent la couleur : le diesel sera progressivement exclu des zones à faibles émissions.
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Du côté des constructeurs, la stratégie change. Peugeot et Renault réduisent l’offre diesel au profit de l’hybride, de l’électrique ou des biocarburants. Les marques allemandes, BMW, Volkswagen, maintiennent une poignée de modèles diesel performants, adaptés à une clientèle fidèle, tout en rééquilibrant leur gamme. Les moteurs récents, équipés de filtres à particules (FAP) et d’une injection sophistiquée, limitent en partie les émissions polluantes. Pourtant, la tendance générale ne s’inverse pas.
L’Ademe pointe encore quelques progrès techniques et gains de performance sur les motorisations diesel. Mais l’élan européen va nettement vers la décarbonation de la mobilité. Le marché bascule, sous l’effet combiné de la pression réglementaire, du coût du carburant et des choix politiques. Même si le parc roulant reste majoritairement diesel, l’avenir du gazole en France paraît désormais compté.
Jusqu’où peut aller la longévité d’une voiture diesel ?
Le diesel s’est forgé une réputation de marathonien, et ce n’est pas un mythe. Ces moteurs avalent les kilomètres sans sourciller, là où l’essence fatigue plus vite. Nombre de modèles dépassent allègrement les 300 000 kilomètres, parfois 400 000, à condition d’être entretenus avec sérieux. Vidanges régulières, surveillance du filtre à particules, contrôle de l’injection : chaque étape compte. Chez Renault, Peugeot, BMW ou Mercedes, certains blocs diesel tiennent la distance, pour peu que le carnet d’entretien ne soit pas un simple souvenir.
Les dernières générations, dotées de la réduction catalytique sélective, réussissent à limiter les émissions tout en conservant des performances solides et une consommation basse. Mais cette sophistication technique impose une vigilance accrue. Un filtre à particules colmaté ou une vanne EGR défaillante suffisent à gripper la mécanique. Les négligences coûtent cher, surtout lors de la revente sur le marché de l’occasion.
Le secret de la longévité ? Adapter l’usage au profil du diesel. Les longues distances autoroutières préservent la mécanique, alors que la conduite en ville encrasse rapidement FAP et injecteurs. Des modèles comme la Volkswagen Passat TDI, la BMW Série 3 diesel ou la Mercedes Classe E restent des références pour qui mise sur l’entretien et l’utilisation adaptée.
Faut-il encore miser sur le diesel d’occasion aujourd’hui ?
Regardons les faits : le marché de l’occasion reste dominé par la voiture diesel en France. Les décotes s’accélèrent, conséquence directe des restrictions urbaines et des nouvelles normes fiscales. Résultat : une Peugeot 308 ou une Renault Mégane diesel s’affiche souvent à un prix plus bas que sa version essence, à kilométrage équivalent. Les gros rouleurs y trouvent encore leur compte, mais ils ne sont pas les seuls concernés.
Le coût d’entretien, lui, fait la différence. Les moteurs modernes, bardés de technologies comme le FAP ou l’injection à rampe commune, exigent un suivi pointu. Filtre à particules encrassé, vanne EGR capricieuse, injecteurs à remplacer : l’addition peut vite grimper, surtout si l’usage ne correspond pas à la vocation longue distance du diesel. Les citadines diesel, soumises aux trajets courts, perdent de la valeur plus rapidement.
Pour acheter sans mauvaise surprise, quelques précautions s’imposent :
- Exigez un historique complet et vérifiable avec factures d’entretien.
- Évitez les modèles affichant un kilométrage élevé sans suivi mécanique précis.
- Renseignez-vous sur le prix des pièces spécifiques, souvent plus onéreuses que pour une essence.
La valeur de revente évolue au fil des mesures locales : la demande chute dans les zones où les restrictions s’accentuent. Pourtant, pour ceux qui avalent les kilomètres, le diesel reste une option solide, surtout avec des modèles éprouvés chez Renault, Peugeot, BMW ou Citroën, où la fiabilité reste un critère de choix.
Vers quel avenir pour le diesel face aux mutations du marché automobile ?
La transition énergétique redistribue les cartes, et le diesel doit désormais composer avec une concurrence féroce : l’électrique s’impose, l’hybride progresse, et les alternatives comme l’e-fuel ou l’hydrogène pointent à l’horizon. Les zones à faibles émissions ferment déjà la porte aux modèles les plus anciens, notamment dans des villes comme Paris ou Lyon.
Pourtant, l’industrie automobile n’a pas totalement fermé le chapitre. Peugeot, Renault, Volkswagen ou encore BMW continuent d’investir pour abaisser les émissions d’oxydes d’azote grâce à la réduction catalytique sélective et à des moteurs plus efficients. Mais la part du diesel s’effrite, grignotée par l’essence et l’électrification croissante des gammes.
Il reste un atout pour les gros rouleurs, les utilitaires ou les flottes d’entreprise : une consommation contenue et une autonomie appréciable. Pour rester dans la course, le diesel devra miser sur l’intégration de biocarburants ou de carburants de synthèse, capables de réduire l’empreinte carbone sans renoncer à la performance.
Le sort du diesel en France se jouera sur sa capacité à évoluer, à s’adapter à de nouveaux carburants et à un cadre réglementaire mouvant. Les décisions économiques et politiques façonneront la place du diesel dans le paysage automobile de demain. Pour l’heure, il tient encore la route, mais les virages à venir s’annoncent serrés.